Enquête sur les profils et pratiques des « musiciens de scène » dans les régions Pays de la Loire et Centre-Val de Loire.
11 millions de Français savent jouer d’un instrument de musique. Parmi eux, 4,2 millions pratiquent la musique en groupe*! Cette réalité mérite un regard attentif tant les situations vécues sont différentes selon que l’on est élève d’une école de musique, pratiquant de loisir jouant (occasionnellement) pour des proches, ou musicien montant sur scène sans être professionnel pour autant mais amateur (au sens où son revenu n’est pas principalement issu de la musique), musicien professionnel tirant son revenu de l’activité musicale (bénéficiant notamment du régime d’assurance chômage spécifique qu’est l’intermittence), ou pour finir musicien professionnel tirant également son revenu de son activité musicale mais significativement au travers de pratiques pédagogiques.
À travers cette enquête, nous avons choisi de cibler spécifiquement les musiciens se produisant régulièrement sur scène, et non l’ensemble des élèves des écoles de musique ou les personnes qui ont une pratique de loisir hors de l’espace public. Nous avons considéré que ces pratiques impliquaient un engagement différent de celui des musiciens de scène. Notre parti pris a été d’interroger les musiciens amateurs comme les professionnels. En effet, nombre de musiciens jouant sur scène ne sont pas professionnels au sens strict, si l’on considère que leurs revenus ne sont pas principalement issus de la musique. Et les formations hybrides sont, de fait, une réalité de la structuration des projets artistiques ou de leur développement.
L’objectif de cette étude est de mieux connaître les parcours des musiciens. Cette enquête sonde leurs profils sociodémographiques, conditions matérielles, productions discographiques, pratiques de concerts, choix artistiques, modalités d’apprentissage… afin de proposer une photographie sensible qui donne à voir la réalité des pratiques et des conditions de vies. L’enquête permet de comprendre les modes de diffusion, de collaboration et d’engagement dans la création de projets musicaux – ceci pour alimenter les réflexions et actions de chacun (artistes, structures de diffusion, collectivités territoriales) concernant les pratiques musicales, leur évolution, leur richesse et leurs difficultés.
* – Ministère de la Culture et de la Communication – DEPS, Pratiques culturelles des Français, 2008/exploitation DGCA, octobre 2012.